Baise-Moi de Virginie Despentes

Publié le par Liza-G

Nadine et Manu sont deux filles de leur époque, à une nuance près : elles refusent de subir la vie, ses frustrations et ses défaites. Alors elles forcent le destin à accomplir leur volonté, persuadées que tout ce qui ne les tuera pas les rendra plus fortes.
De casses de supermarché en revanches sanglantes, elles deviennent des prédatrices insatiables et sans scrupules, parsemant leur sale balade de sentences bien brutales, syncopées et implacables.






Mon avis :


Difficile de savoir ce que l'on ressent après avoir terminé cette lecture, l'écriture et crue, trash et très directe, c'est ce que j'aime chez cet auteur. La façon de penser de ces deux filles est particulier et en même temps très intéressant. L'estomac doit être bien accroché pour pouvoir le finir. J'ai vraiment beaucoup aimé, je ne sais pas trop pourquoi finalement mais je le relirais surement encore une ou deux fois. Il est aussi adapté en film mais je n'ai pas eu la chance de le voir.



Extraits :

• Elle est surprise d'être aussi vulnérable, encore capable de douleur. Au début, on croit mourir à chaque blessure. On met un point d'honneur à souffrir tout son soûl. Et puis on s'habitue à endurer n'importe quoi et à survivre à tout prix. On se croit endurcie, souillée de bout en bout. L'âme en acier trempé. »

Elle s'éjecte le chagrin dans un coin du crâne et s'assoit au bar.

• Putain quand tu bois trop, d'un seul coup tu te rend compte que tu es déjà allé trop loin. Et c'est trop tard, tu peux déjà plus parler, là il faut commencer à se méfier parce que tout peut arriver.

Elles ne se touchent jamais mais garde un œil l'une sur l'autre, se cherchent à tout instant. Quand elles rient c'est toujours de la même chose, et leur corps se rapprochent souvent. Quand l'une allume une clope, elle en tend une à sa comparse, sans même s'interrompre, naturellement. Elles se coupent la parole sans arrêt, ou plutôt, elles parlent à deux. Elles ressemblent à une bête à deux têtes, séduisante, au bout du compte.

• Il paraît que quand on t'ampute d'un bras, au début, tu sens encore ce bras. Ca me fait pareil. Elle est encore là...

La mémoire est une drôle de chose qui redistribue les données sans soucis hiérarchiques ou chronologiques.

• Ces choses qui devaient arriver, on croit pouvoir y échapper...

Publié dans Romans

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article